On est saisi
face aux étranges créatures de l’artiste, comme surgies d’un imaginaire
immémorial, de mythes millénaires, ou de l’onirisme des métamorphoses. Elles se
dressent, troublantes, avec la force des idoles, des visions chamaniques, nous
font sentir la présence vitale des éléments, la Terre-mère, la fécondité, le
foisonnement de la vie. En leur corps greffés, des signes symboliques, scarabée
solaire, serpent primordial, lézard ou gecko qui change de peau. (…) [Elle]
évoque la mémoire, les strates du temps, les secrets et peurs de l’enfance, les
éclosions, l’envol, sorte d’archive rêvée aux couleurs de songe.
« Je pars de la matière » nous dit l’artiste (...). De ses récoltes
de traces végétales, animales, minérales, humaines : os, plumes, insectes,
mousses, tissus, ailes, cocons, coquillages, branches, perles, naissent ces
œuvres singulières, effaçant les frontières entre les règnes, où l’on voit
soudain le sang de l’arbre, la tête arborescente, les robes d’ailes, les
plumes-flammes, les corps qui germent… Le tout magnifié par la beauté des
couleurs, la profondeur et l’intériorité des assemblages.
Jacqueline Saint-Jean
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