Prenez Denis, un comédien plutôt médiocre, divorcé, amer et cynique, posez-le dans un appartement quasi vide, aux vices cachés fort bien cachés, qu’il est en train de vendre, faîtes-le patienter avec son meilleur ami, Martin, dramaturge raté de son état mais ayant une tête inspirant immédiatement confiance, et observez ! Peu à peu, la conversation, badine et inoffensive dans un premier temps, risque fort de prendre une tournure imprévue, les sujets de discussion passant en douceur du général, de l’universel, à l’intime, à ces non-dits trop longtemps retenus qu’il con-vient, désormais, de libérer au grand jour. De la caresse à la blessure, du débat à la rixe, le pas n’est pas si difficile à franchir et il n’est pas sûr que l’arrivée de l’acheteur potentiel, dont on ne sait s’il n’est pas là pour se faire plumer, arrange les choses. Bien au contraire... Au rendez-vous des amitiés explosées, Philippe Claudel le sait bien, tout passe par les mots, tout s’aggrave ou s’apaise par les mots. C’est bien pour cela qu’avec «Compromis» il en offre de sublimes à ces deux interprètes principaux, Pierre Arditi et Michel Leeb, les projetant dans un huis-clos aussi bavard que dévastateur, aussi féroce que drôle. Seront-ils amis pour la vie ?... Pas sûr car à la fin de l’envoi verbal, les mots - durs - touchent !
(*) : Les manifestations pouvant être supprimées, annulées, ajournées, prenez contact avec les organisateurs avant de vous déplacer.