Description:
Nous sommes de ceux qui disent non à l'ombre - La Compagnie Nova
94260 Fresnes
NOUS SOMMES DE CEUX QUI DISENT NON A L'OMBRE
AUTEURS Aime Ce saire, Le on-Gontran Damas, Le opold Se dar Senghor, Langston Hugues, Louis Aragon, Patrick Chamoiseau, E douard Glissant, Miche`le Lalonde, Alice Carre , Margaux Eskenazi et Le onora Miano (L’Arche est e diteur et agent the a^tral du texte repre sente ).
MONTAGE ET CONCEPTION Alice Carre et Margaux Eskenazi
MISE EN SCENE Margaux Eskenazi
AVEC Armelle Abibou, Yannick Morzelle, Raphael Naasz, Christophe Ntakabanyura et Eva Rami
Traverse e poe tique, politique et musicale des courants de la ne gritude et de la cre olite . Cinq come diens, dont un musicien s’emparent de ces questions pour penser l’alte rite et sa mise a` mal dans le monde d’aujourd’hui.
NOTE D'INTENTION
« Comment e crire alors que ton imaginaire s’abreuve, du matin jusqu’aux re^ves, a` des images, des pense es, des valeurs qui ne sont pas les tiennes ? Comment e crire quand ce que tu es ve ge`te en dehors des e lans qui de terminent ta vie ? Comment e crire, domine ? Qu’ont, litte ratures, pre vu pour toi ? Qu’ont-elles se dimente au fil du temps pour toi qui suffoques sous cette modernite coloniale ? »
Patrick Chamoiseau, E crire en pays domine
Ces quelques lignes de Chamoiseau posent la question des conditionnements de l’imaginaire que nous chercherons, par ce spectacle a` de lier. Nous sommes de ceux qui disent non a` l’ombre est une fresque historique, poe tique, politique et musicale autour de la pense e de la ne gritude (Ce saire, Senghor et Damas), du Tout-Monde (Glissant) et de la cre olite (Chamoiseau).
La traverse e de ces pense es se fait a` travers un montage d’interviews, de poe sies, d’extraits the oriques, de sce`nes e crites au plateau, et de sce`nes musicales (chant et accompagnement) qui vont du ne gro-spiritual aux de buts du hip-hop.
Si ce courant a pris racine dans la cale des bateaux ne griers, comme le mentionne Edouard Glissant, l’objectif du spectacle est d’ouvrir sur notre socie te contemporaine. Il s’agit de questionner l’historicite de ces textes, celle de la France des anne es 30 d’abord - rappelons que Ce saire arrive en me tropole en 1931, anne e de l’Exposition coloniale, dans un temps ou` les spectacles racistes pre sentant la domination blanche existent encore (le Black face de Jim Crow par exemple) - puis de poser la question actuelle du multiculturalisme de notre socie te qui peine encore a` se penser comme plurielle, me tisse e et est a` bien des e gards re actionnaire. Il nous semble ne cessaire de poser, par le the a^tre et la poe sie, la question de l’alte rite .
L’inte re^t premier de ces litte ratures est le lien qu’elles instaurent entre engagement et poe sie : ce sont des langues du combat, elles portent en elles un territoire et plusieurs communaute s. Les langues de Ce saire, de Damas de Senghor ne parlent pas que pour elles, elles parlent pour plusieurs peuples, pour plusieurs continents, pour plusieurs archipels.
Pour le trio de la ne gritude, la langue franc¸aise e tait une arme de guerre, sa mai^trise absolue devenait une ne cessite pour conque rir l’e galite entre les noirs et les blancs. Patrick Chamoiseau, se re clamant a` jamais « fils d’Aime Ce saire », de passe cette pense e et conteurs et la langue de l’e cole, une langue le gitime qui habite une langue adopte e. Avec le mouvement de la cre olite , la langue coi¨ncide avec l’affirmation de son identite . Enfin Edouard Glissant, penseur du Tout-Monde, reconnait les identite s cre olise es dans un monde aux frontie`res e clate es et aux langages me tisse s pour produire de l’inattendu. Avec lui, c’est le combat contre l’identite fixe et unique. C’est de cette traverse e de ces pense es qu’est ne notre spectacle.
Petite-fille de juifs pieds-noirs et d’immigre s turcs, j’ai grandi avec plusieurs langues. Chez ma me`re on parlait arabe, chez mon pe`re le ladino, le jude o-espagnol. J’ai eu des langues maternelles multiples. Dans les deux cas, par souci d’inte gration, nous avons commence a` tuer ces langues. Il fallait taire les sons e trangers a` la nation qui les avait accueillis, mais sans y parvenir entie`rement. On ne les parlait donc plus que dans l’intime, puis de moins en moins. C’est seulement les traces des langues qui furent transmises. Aujourd’hui, l’arabe et le ladino parse`ment nos phrases. Mon franc¸ais est troue , contamine , me tisse : il est cre olise . Nous avons garde les meilleurs mots, les meilleurs sons, les meilleures expressions, que nous me^lons au franc¸ais. Aujourd’hui, je parle une langue a` la croise e des trois routes : franc¸ais, arabe, ladino, comprise uniquement de nous seuls. C’est un cre ole qui n’existe nulle part ailleurs.
Incarner ces combats, c’est pro^ner une langue franc¸aise multiple et me tisse e, c’est affirmer un imaginaire des langues ouvert, des « identite s-rhizomes » (Glissant), plus que jamais ne cessaires aujourd’hui. Sont re unis pour ce projet des acteurs musiciens danseurs blancs et noirs, sensibles a` ces litte ratures et capables d’en porter toutes les re sonnances.
Margaux Eskenazi
94260 Fresnes
NOUS SOMMES DE CEUX QUI DISENT NON A L'OMBRE
AUTEURS Aime Ce saire, Le on-Gontran Damas, Le opold Se dar Senghor, Langston Hugues, Louis Aragon, Patrick Chamoiseau, E douard Glissant, Miche`le Lalonde, Alice Carre , Margaux Eskenazi et Le onora Miano (L’Arche est e diteur et agent the a^tral du texte repre sente ).
MONTAGE ET CONCEPTION Alice Carre et Margaux Eskenazi
MISE EN SCENE Margaux Eskenazi
AVEC Armelle Abibou, Yannick Morzelle, Raphael Naasz, Christophe Ntakabanyura et Eva Rami
Traverse e poe tique, politique et musicale des courants de la ne gritude et de la cre olite . Cinq come diens, dont un musicien s’emparent de ces questions pour penser l’alte rite et sa mise a` mal dans le monde d’aujourd’hui.
NOTE D'INTENTION
« Comment e crire alors que ton imaginaire s’abreuve, du matin jusqu’aux re^ves, a` des images, des pense es, des valeurs qui ne sont pas les tiennes ? Comment e crire quand ce que tu es ve ge`te en dehors des e lans qui de terminent ta vie ? Comment e crire, domine ? Qu’ont, litte ratures, pre vu pour toi ? Qu’ont-elles se dimente au fil du temps pour toi qui suffoques sous cette modernite coloniale ? »
Patrick Chamoiseau, E crire en pays domine
Ces quelques lignes de Chamoiseau posent la question des conditionnements de l’imaginaire que nous chercherons, par ce spectacle a` de lier. Nous sommes de ceux qui disent non a` l’ombre est une fresque historique, poe tique, politique et musicale autour de la pense e de la ne gritude (Ce saire, Senghor et Damas), du Tout-Monde (Glissant) et de la cre olite (Chamoiseau).
La traverse e de ces pense es se fait a` travers un montage d’interviews, de poe sies, d’extraits the oriques, de sce`nes e crites au plateau, et de sce`nes musicales (chant et accompagnement) qui vont du ne gro-spiritual aux de buts du hip-hop.
Si ce courant a pris racine dans la cale des bateaux ne griers, comme le mentionne Edouard Glissant, l’objectif du spectacle est d’ouvrir sur notre socie te contemporaine. Il s’agit de questionner l’historicite de ces textes, celle de la France des anne es 30 d’abord - rappelons que Ce saire arrive en me tropole en 1931, anne e de l’Exposition coloniale, dans un temps ou` les spectacles racistes pre sentant la domination blanche existent encore (le Black face de Jim Crow par exemple) - puis de poser la question actuelle du multiculturalisme de notre socie te qui peine encore a` se penser comme plurielle, me tisse e et est a` bien des e gards re actionnaire. Il nous semble ne cessaire de poser, par le the a^tre et la poe sie, la question de l’alte rite .
L’inte re^t premier de ces litte ratures est le lien qu’elles instaurent entre engagement et poe sie : ce sont des langues du combat, elles portent en elles un territoire et plusieurs communaute s. Les langues de Ce saire, de Damas de Senghor ne parlent pas que pour elles, elles parlent pour plusieurs peuples, pour plusieurs continents, pour plusieurs archipels.
Pour le trio de la ne gritude, la langue franc¸aise e tait une arme de guerre, sa mai^trise absolue devenait une ne cessite pour conque rir l’e galite entre les noirs et les blancs. Patrick Chamoiseau, se re clamant a` jamais « fils d’Aime Ce saire », de passe cette pense e et conteurs et la langue de l’e cole, une langue le gitime qui habite une langue adopte e. Avec le mouvement de la cre olite , la langue coi¨ncide avec l’affirmation de son identite . Enfin Edouard Glissant, penseur du Tout-Monde, reconnait les identite s cre olise es dans un monde aux frontie`res e clate es et aux langages me tisse s pour produire de l’inattendu. Avec lui, c’est le combat contre l’identite fixe et unique. C’est de cette traverse e de ces pense es qu’est ne notre spectacle.
Petite-fille de juifs pieds-noirs et d’immigre s turcs, j’ai grandi avec plusieurs langues. Chez ma me`re on parlait arabe, chez mon pe`re le ladino, le jude o-espagnol. J’ai eu des langues maternelles multiples. Dans les deux cas, par souci d’inte gration, nous avons commence a` tuer ces langues. Il fallait taire les sons e trangers a` la nation qui les avait accueillis, mais sans y parvenir entie`rement. On ne les parlait donc plus que dans l’intime, puis de moins en moins. C’est seulement les traces des langues qui furent transmises. Aujourd’hui, l’arabe et le ladino parse`ment nos phrases. Mon franc¸ais est troue , contamine , me tisse : il est cre olise . Nous avons garde les meilleurs mots, les meilleurs sons, les meilleures expressions, que nous me^lons au franc¸ais. Aujourd’hui, je parle une langue a` la croise e des trois routes : franc¸ais, arabe, ladino, comprise uniquement de nous seuls. C’est un cre ole qui n’existe nulle part ailleurs.
Incarner ces combats, c’est pro^ner une langue franc¸aise multiple et me tisse e, c’est affirmer un imaginaire des langues ouvert, des « identite s-rhizomes » (Glissant), plus que jamais ne cessaires aujourd’hui. Sont re unis pour ce projet des acteurs musiciens danseurs blancs et noirs, sensibles a` ces litte ratures et capables d’en porter toutes les re sonnances.
Margaux Eskenazi
Horaires * Nous sommes de ceux qui disent non à l'ombre La Compagnie Nova
Date : du 10 mai 2019 au 10 mai 2019
Horaire : de 20h30 à 21h30
(*) : Les manifestations pouvant être supprimées, annulées, ajournées, prenez contact avec les organisateurs avant de vous déplacer.
Lieu : Nous sommes de ceux qui disent non à l'ombre La Compagnie Nova
94260 - Fresnes - La Grange Dimière 41 Rue Maurice Ténine, 94260 Fresnes 94260 Fresnes