UNE EXPOSITION PERSONNELLE DE MAXENCE RIFFLET
organisée par le Centre photographique Rouen Normandie
Entre avril 2016 et novembre 2018, Maxence
Rifflet a photographié dans sept prisons en collaboration avec des prisonniers. Il s’agissait de partager
avec eux une interrogation sur la représentation des lieux d’incarcération à travers une pratique
commune de la photographie : comment photographier dans un espace de surveillance sans le redoubler ? Comment cadrer
sans enfermer ? Pour répondre à ces questions, il a fallu s’écarter de l’intention d’illustrer l’enfermement,
de représenter la prison en général, pour décrire des lieux spécifiques, avec des histoires et des fonctionnements singuliers :
photographier des prisons, plutôt
que la prison. Ce faisant, le travail révèle des architectures dont la
diversité interroge la nature de la peine qui est infligée au prisonnier. Car si les lieux où il est condamné à vivre un temps sont si
variés, peut-on se contenter de définir une peine de prison par sa durée
?
Une architecture carcérale est une machine
optique au service de la surveillance. Ce que voit le surveillant, ce que ne voit pas le prisonnier depuis sa cellule ou le passant
depuis la rue, tout cela
est prévu par l’architecte. Faire des images en prison revient à
participer à un jeu de regards contraint et inégal. En s’intéressant à l’architecture, Maxence
Rifflet a mis cette difficulté au centre de son travail photographique.
Dans chaque prison,
il a organisé des ateliers
avec des prisonniers, eux qui se confrontent
quotidiennement à ces architectures. Tout en
documentant les espaces, certains l’ont utilisé
pour mettre en scène une expérience, figurer un imaginaire, illustrer un message. Dans cette démarche, la photographie est autant
un outil d’enregistrement que le moyen
et l’enjeu d’une
interaction.
L’architecture des prisons est à la fois le sujet du travail et l’espace dans lequel il se fait
: il s’agissait donc, finalement, de photographier en prison. Les corps sont la mesure de ces espaces,
ils les activent, les révèlent
et tentent parfois d’y résister.
Dans l’atelier, à distance des prisons, les images sont réinvesties dans une
pratique de laboratoire expérimentale qui donne lieu à des objets singuliers. L’hétérogénéité des formes qui en sortent n’est pas l’application d’un principe d’expérimentation : elle provient d’une
attention aux situations et aux rencontres,
d’une recherche de justesse vis-à-vis de l’expérience vécue.
Dans le cadre du partenariat avec le Centre national des arts plastiques, seront présentées une sélection d’œuvres de Jane Evelyn Atwood issues de «Trop de peines», un corpus qui fit date dans la représentation photographique de l’environnement carcéral. De 1989 à 1998, la photographe américaine a photographié des prisons de femmes dans neuf pays, dont la France. Les images réalisées à la maison d’arrêt de Rouen, où Maxence Rifflet a également travaillé trente ans après, ouvriront un dialogue. À partir d’un même sujet, les images témoignent de deux attitudes et de deux regards différents.
L’ENGAGEMENT
Une manifestation nationale en partenariat avec le Cnap
avec le soutien du ministère de la Culture et de l’ADAGP.
21 expositions, 233 artistes, 10 régions, 19 départements
Pour célébrer ses 10 ans, le réseau Diagonal produit un événement national avec le Centre national des arts plastiques (Cnap) qui se déroulera entre septembre 2019 et février 2020.
Sous la thématique de « l’engagement », les membres du réseau Diagonal présentent une programmation artistique spécifique s’articulant à partir des œuvres issues de la collection du Cnap.
Cette position « engagée » permet au réseau de poser un constat politique et artistique sur la photographie en France.
Cet événement à géométrie variable et polysémique inaugure le principe d’un rendez-vous national tous les 3 ans dont l’objectif est de proposer des visions singulières et plurielles sur la photographie.
(*) : Les manifestations pouvant être supprimées, annulées, ajournées, prenez contact avec les organisateurs avant de vous déplacer.