L’histoire de cette exposition part d’un voyage au Sénégal en 2009. Ayant déjà vécu pendant deux ans là-bas, Christophe veut y retourner pour découvrir la Casamance. Il y va accompagné d’une musicienne, qui souhaite travailler avec le percussionniste d’un des quartiers du village de M’Lomp. Le quartier ce n’est que 3-4 maisons distante de 500 mètres chacune. Il se présente aux gens, se balade autour de la maison où il habite. Ce n’est que les 6 derniers jours qu’il sort l’appareil photo. Il devient vite le photographe du quartier. Les enfants le prennent par la main pour l’amener faire des portraits des différentes personnes.
Passée l’effervescence des photographies posées, il se fait oublier des gens ; il peut alors aller chercher l’instant qui montre la personne, son expression, sa vie. Il crée entre lui et les habitants une relation de confiance. Il fait tous les portraits demandés, et mettra un point d’honneur à revenir deux ans plus tard, avec un book contenant 600 photos, pour rendre leurs images aux différentes personnes.
Cette exposition est l’aboutissement de ce voyage, un commencement de ce qu’il fera plus tard. A M’Lomp, il travail le portrait ; pour lui l’image devient vivante, elle va au delà du souvenir. Il recherche la photographie prise sans pose. Les habitants du village le connaissent, savent qu’il est là, mais ils ne font plus attention à lui, il peut laisser libre cours à sa photo. C’est l’ambiance de cette vie là-bas qu’il a voulu retrouver dans cette exposition. La proximité des personnes, leur accueil et leur culture. La matière donne un coté de bric et de broc, de récupération (le bois, le carton, le métal, le plastique). Dans leur quotidien, les habitants font avec ce qu’ils ont, avec ce qu’ils peuvent.
Le portrait ? Un hasard car en prenant des photographies, Christophe se rends compte que pour lui le visage dit beaucoup. Quelles sont les questions que se posent les gens juste avant la photo ? quelle vie se trouve derrière ces personnes ?
Le noir et blanc ? Une évidence. Christophe connaissait le travail de Nick Brandt et sa photo avec l’éléphant et la poussière. Les photographies n’existent pas en couleur, l’appareil photo a été réglé dès le départ en noir et blanc virage orange (plus de orange dans la photo), ce qui donne une photographie plus chaude.
Il retournera souvent à M’Lomp sans appareil pour passer du temps avec ses amis.
« Apagne Boucane » se traduit par « Celui qui aime ou qui va vers les gens ».
Tout les soirs, lorsque les habitants ont fini leur journée, ils se retrouvent ensemble pour discuter autour d’une bougie. Un soir, la vielle dame du quartier commence à parler. La maman des jumeaux, lui explique qu’elle est en train de parler de lui. Elles discutent toutes les deux pendant 5 min.
Au bout d’un moment la maman des jumeaux lui dit : « elle vient de te donner un nom ».
(*) : Les manifestations pouvant être supprimées, annulées, ajournées, prenez contact avec les organisateurs avant de vous déplacer.